Michna Avot 2,3

Le pouvoir (réchout) veut rapprocher les hommes. Or le pouvoir est plutôt de nature à les tenir à distance de lui-même, par la loi. Son rapport aux hommes est essentiellement utilitaire : le pouvoir se sert de quelques hommes, à leur insu. Aaron, lui rapproche les hommes de la loi afin qu’elle ne creuse pas la distance avec Dieu. L’aporie de cette michna : Aaron rapproche de ce qui se tient à distance.

Michna Avot 2,3 : compte-rendu et enregistrement

Le pouvoir (réchout) veut rapprocher les hommes. Or le pouvoir est plutôt de nature à les tenir à distance de lui-même, par la loi. Son rapport aux hommes est essentiellement utilitaire : le pouvoir se sert de quelques hommes, à leur insu. Aaron, lui rapproche les hommes de la loi afin qu’elle ne creuse pas la distance avec Dieu. L’aporie de cette michna : Aaron rapproche de ce qui se tient à distance. >>> pdf

Michna Avot 2,2 — 6e partie

Rabban Gamliel nous dit que quelque chose de l’esprit des Pères (zékhout avot) s’exprime dès lors qu’on se charge du collectif (tsibbour). Maintenir la grandeur juive est quelque chose d’écrasant et l’on éprouve un sentiment de vanité à s’en charger. Le corps social risque à chaque instant de se dissoudre et, depuis Moïse, on est témoin de sa dégénérescence ; mais le miracle est que ce corps existe toujours, par le zékhout des Pères et l’engagement de quelques-uns à se charger du tsibbour>>> pdf

Michna Avot 2,2 — 5e partie

Rabbi Yéhouda ha-Nassi ne préconise pas de s’occuper des affaires collectives, mais permet à celui qui le veut de le faire. Quelle doit être l’attitude du sage? L’homme ordinaire ne devient pas plus intelligent par l’étude: il peut donc s’engager dans une praxis collective. Le sage, lui, y perd son intelligence et ne doit pas s’y adonner. >>> pdf

Michna Avot 2,2 — 4e partie

Après avoir distingué les trois durées de l’existence humaine, il convient de distinguer dans l’activité humaine ce qui ressortit de la vie sociale de ce qui ressortit de l’activité de l’homo faber.
La logique naturelle du travail conduit nécessairement à la négation de l’étude. De nos jours, cette logique l’emporte et fait que le temps appartient dorénavant au travail. Il faut, autant qu’on peut, aspirer à vivre au seul rythme de la pensée et vouloir abolir pour soi le temps du travail. >>> pdf

Michna Avot 2,2 — 3e partie

Rabban Gamliel nous apprend qu’il faut associer l’œuvre à l’étude, non pour l’œuvre, mais pour l’étude elle-même. Il faut que l’étude s’accompagne d’une œuvre en sus, mais, plus encore, il faut que l’étude elle-même fasse œuvre. C’est seulement de la sorte que l’étude échappe au désœuvrement d’une vie contemplative. >>> pdf

Michna Avot 2,2 — 2e partie

Rabban Gamliel avance qu’étant entendu qu’il ne faut plus éprouver le dérekh érets comme une contrainte, il faut néanmoins en éprouver la fatigue. Il faut travailler, aimer le travail pour la fatigue qu’il apporte et il faut que cette fatigue éprouvée au travail accompagne celle de l’étude, bien que les deux activités ne soient pas simultanées. Quand j’éprouve la peine à subsister comme intellect et comme corps, j’évite la faute. Je faute dès que je n’éprouve plus la peine à exister, que je fais preuve de suffisance. >>> pdf

Michna Avot 2,2 — 1re partie

L’expression dérekh érets est présente sous diverses acceptions dans  la littérature rabbinique. Comment comprendre alors l’enseignement de Rabban Gamliel ? Notre hypothèse générale est la suivante : le dérekh érets désigne toute voie, au sens métaphorique, qui mène au yichouv ha-‘olam, expression qui dit à la fois l’habitation de la terre par les hommes et l’absence de troubles sociaux. Elle désigne la conscience éthique (au sens d’Aristote et de Maïmonide), qui est une conscience de monde visant à l’accomplissement du monde humain. >>> pdf

Michna Avot 2,1 — 7e partie

La lecture naïve dit qu’il suffit de considérer trois choses pour pouvoir s’abstenir de toute transgression : un œil qui voit, une oreille qui entend et la consignation de tous les actes dans un livre. Or, nous sommes forcés de constater que nous transgressons tous malgré la mise en garde de Rabbi. Afin d’entendre ce que veut nous dire Rabbi, il convient d’être attentif à la tournure impersonnelle ba li-dé ‘avéra, qui sous-entend que le mouvement qui mène l’homme à la faute est impersonnel. Pour revenir à un mouvement personnel, et donc échapper à la faute, il faut sortir de l’idée cartésienne qui voit dans le cogito l’assurance de la personnalité du mouvement et revenir à l’enseignement de Rabbi, qui permet de véritablement asseoir sa personnalité : l’œil de Dieu, l’oreille de Dieu et l’inscription par Dieu des actes humains. >>> pdf

Michna Avot 2,1 — 6e partie

La dernière partie de cette michna fait, elle-aussi, très clairement référence à la doctrine épicurienne, notamment à la Lettre à Ménécée. Alors qu’Épicure propose une morale du plaisir et du déplaisir construite sur la comparaison avec leurs conséquences sensibles, Rabbi Yéhouda, lui, parle au présent. Il faut considérer l’existence au présent. Contre la doctrine épicurienne, Rabbi Yéhouda maintient l’idée d’un Dieu exerçant une providence. >>> pdf