Michna 1,14 — 3/4

La différence entre la structure אני לי et la structure אני לעצמי est ici examinée. Dans la première proposition, elle a le sens d’avoir; dans la seconde, elle a le sens de destination. On posera alors la différence philosophique fondamentale entre la présence à soi et la conscience de soi, en traçant des parallèles avec Descartes, Hegel et Sartre. On conclura que seul Hillel aura pris la mesure de cette différence, aux implications théologiques et existentielles déterminantes. >>> pdf

Michna 1,14 — 2/4

Ce cours part d’une divergence entre deux versions du commentaire de Maïmonide sur Avot. Elle est l’occasion de définir l’origine du désir. Ce dernier n’est pas suscité par la sensation, mais trouve dans la sensation l’occasion de naître. Le désir préexiste à la sensation et nous concluons que la liberté relève du désir. Dans un deuxième temps, nous établissons que l’âme de l’homme est vivante à mesure que grandit en elle l’intelligence, qui dote l’âme d’une âme. Dans un troisième temps, nous proposons une autre lecture, qui voit dans le souci de soi la condition du souci des autres de l’autre. Nous excluons donc qu’Hillel, à la manière d’un épicurien, puisse inviter à ne se soucier que de soi. >>> pdf

Michna 1,14 — 1/4

Le cours porte sur les lectures de Rachi, Barténora et Maïmonide de la célèbre michna d’Hillel, difficile du fait de son caractère elliptique. Barténora souligne le caractère non substituable du sujet méritant : on ne peut acquérir du mérite pour un autre du fait qu’il est fonction de l’effort de chacun. La lecture de Maïmonide, portant sur l’idée que je me fais de Dieu, se révèle métaphysique. Dieu se manifeste à moi en fonction de ce que je me figure être Lui. Je suis responsable de mon idée de Dieu. >>> pdf

Michna 1,13 — 2/2

La lecture naïve de la michna consiste à penser qu’Hillel menace d’un châtiment ou qu’il exagère pour faire entendre la gravité de l’étude. Hillel a recourt à une langue araméenne littéraire. Dans ses dires, il n’exprime pas une mort véritable, mais une mort concomitante aux actions décrites (la recherche de la renommée, le défaut d’étude ou l’instrumentalisation de l’étude). La mort énoncée n’est pas une mort annoncée, mais la pénétration de la mort dans la vie même. L’homme, contre Épicure, doit redouter la mort et vouloir vivre encore. >>> pdf

Michna 1,13 — 1/2

Hillel distingue et oppose le nom propre au nom de gloire. Il enseigne également la nature de l’étude véritable: vivifiante, confinant à l’immortalité et détachée de toute inscription dans la finitude. >>> pdf

Michna 1,12 — 5/5

Le cours porte sur la philanthropie. Qu’est-ce qui, de l’individu ou de la multitude, est premier dans l’ordre des choses ? L’hypothèse retenue est que la multitude est première. L’émergence de la conscience, du cogito, est donc cause de la haine que les individus se portent mutuellement. A contrario, le prosélytisme, induit par la philanthropie, ramène l’individu à l’expérience collective préconsciente de notre humanité.  >>> pdf

Michna 1,12 — 4/5

Le cours démontre la fausseté des idées reçues sur Pinhas et sur Zimri : Pinhas, figure du zélotisme, n’est pas l’agent d’une vengeance violente, précipitée et irréfléchie, ni un fanatique. Zimri n’est pas le promoteur du mariage mixte, mais un juif mosaïque de l’ouverture : il pense qu’en entretenant une relation avec les idolâtres et leur culture sur le mode de la prostitution, il préserve son identité juive et permet d’établir une forme d’universel.  >>> pdf

Michna 1,12 — 3/5

Le verset de Malachie cité par Rachi fait référer la paix au personnage biblique de Phinéas, qui, au premier abord, n’a rien d’un pacifiste. La vengeance de Phinéas, modèle de l’emportement devant les crimes au moment où ils apparaissent comme tels, garantit, au final, seule la paix.  >>> pdf

Michna 1,12 — 2/5

Nous introduisons une distinction entre la situation de paix et la réalité de paix. La situation est de nature politique, quand la réalité est concrète : elle a à faire aux liens sociaux et conjugaux. Le pacifiste recherche la situation de paix, en dépit des réalités, si menaçantes soit-elles. Aaron, lui, ne se souciait que de la paix réelle.   >>> pdf

Michna 1,12 — 1/5

 

La michna nous parle de poursuivre la paix. Si le terme dénote une chasse guerrière, c’est bien que la paix nous échappe. L’attitude envers la paix qu’Hillel nous décrit est une attitude de tension vers elle. La paix véritable est fugace. >>> pdf