«Justice abrahamique et Justice noahique»

20131110-074403.jpgLa péricope Vayéra contient plusieurs passages en lien avec la Justice de Dieu. Les premières sections de la Genèse disaient déjà des dimensions de la Justice divine ou de la Justice humaine, que ce soit par les actes de Dieu, par ses châtiments ou par le souci d’Abraham d’un habiter juste sur les terres qu’il arpente. Dans Vayéra cependant, la Tora nous enseigne une dimension supplémentaire de la Justice : celle du jugement des hommes sur Dieu. Autrement dit, la Tora nous dit qu’il importe que Dieu ne soit pas départi, aux yeux des hommes et d’Abraham, de son attribut de Justice.

Tout commence par une réflexion que Dieu se fait en Genèse 18,17 : « Vais-je cacher à Abraham ce que je m’apprête à accomplir? », par laquelle Dieu projette de faire connaître à Abraham la destruction prochaine de Sodome. Il le fait, pensons-nous, pour que le cataclysme qui se prépare ne signe pas aux yeux du monde l’absence de Justice sur terre. Cette communication de Dieu est justement faite à Abraham, lequel s’est soucié du droit rendu par « Celui qui juge le ciel et la terre » (Genèse 18,25) et a recherché à concilier le monde et la Justice (Genèse Rabba 49,9). Dans cette pensée qui appelle à la manifestation de la présence de Dieu sur terre, nous sommes aux antipodes de tout dualisme.

Le Texte donne une seconde cause aux intentions de Dieu : c’est qu’Abraham deviendra un peuple grand et puissant, et que par lui toutes les familles de la terre seront bénies (Genèse 18,18). Le Texte se fait ensuite plus précis sur l’élection de la souche abrahamique: Dieu s’est approché d’elle pour qu’il ordonne à ses fils et à ses filles de pratiquer tsédaqa (Justice) et michpat (Droit). Dans cette distinction, les sages d’Israël ont souvent compris qu’Abraham avait manifesté dans le monde les dimensions de largesse et de miséricorde; il existe cependant une autre lecture, aussi de type midrachique, qui renvoie au commandement noaḥique de dinin (établissement de tribunaux qui appliquent le droit). En effet, selon rabbi Yoḥanan (Tb Sanhédrin 56b), Adam et les noaḥites après lui sont astreints à la mitsva de dinin, laquelle trouve son référent ultime dans l’injonction faite à Abraham de pratiquer tsédaqa et michpat. Paradoxalement, pour rabbi Yoḥanan, les principes qui régissent l’élection du peuple d’Abraham doivent servir de référence à la Justice pratiquée par les noaḥites. Comment comprendre la jonction opérée par rabbi Yoḥanan entre la Justice que les nations doivent pratiquer et la Justice abrahamique, qui a précisément singularisé Israël des autres nations?

Par son exégèse étonnante, rabbi Yoḥanan a cherché selon nous à instiller quelque chose de la Justice abrahamique dans la Justice noaḥique. Par la référence à Abraham, il a voulu établir une correspondance entre les deux régimes de Justice et faire aussi de la Justice noaḥique le témoin de la Justice divine sur terre. Autrement dit, la Justice pratiquée par les tribunaux noaḥiques doit transcrire sur terre les principes de la rétribution des justes et du châtiment des impies; elle applique et publie les principes qui président aux actions divines et elle fait de ce monde le répondant de la Justice céleste.

Pour rabbi Yoḥanan, il serait donc faux de voir dans le seul peuple d’Israël le lieu où la Justice divine se manifeste sur terre. Chaque tribunal, en tant qu’il prend des décisions justes, fait du monde le lieu de la présence divine. C’est en tant que les décisions rendues par les tribunaux d’Israël savent rester conformes au projet divin en dépit d’iniquités commises par des nations environnantes qu’Abraham et sa descendance resteront une source de bénédiction pour toutes les nations.

Le Juste dans son Temps, par Jonathan Aleksandrowicz

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Le ‘Houmach évoque quatre fondateurs mis à l’épreuve d’une extermination par Dieu :

  • Adam, le premier Homme ; en mangeant de l’arbre de la Connaissance ;
  • Noé, ancêtre de la nouvelle humanité postdiluvienne ;
  • Abraham, patriarche premier des Hébreux, mis face à la faute de Sodome ;
  • Moïse, premier récipiendaire de le Loi ; de suite aux prises avec le veau d’or.
  1. Tsidqout absolue / Tsidqout relative ; obédience et éthique :

La première référence textuelle explicite[1] concerne Noé :

L’Eternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. Et l’Eternel dit: J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Eternel. Voici la postérité de Noé. Noé était un homme juste et intègre dans son temps; Noé marchait avec Dieu.[2]

La suite est connue : Noé construit une arche ; il survit, quand les hommes de son temps sont anéantis. Et c’est précisément l’expression « dans son temps » qui, semblant superflue, ouvre controverse sur la valeur supposée de Noé. Le Midrach est radical :

[…] R. Yéhouda dit : « dans son temps », c’était un Juste. Mais s’il avait vécu au temps de Moïse, ou au temps de Samuel, il n’aurait pas été [considéré comme] un Juste. Dans la rue des aveugles, les borgnes sont appelés clairvoyants. […] R. Né’hémiah dit : si « dans son temps », c’était un Juste, aurait-il vécu au temps de Moïse, ou au temps de Samuel, à plus forte raison [l’aurait-il été] ! [3]

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[1] Nous montrerons plus loin comment Adam est précisément contemporain d’une menace d’extermination.

[2] Genèse, ch.6, v.6-9 (Traduction Louis Segond)

[3] Berechit Rabbah, chap.30, §.10 et §.13.

« Il rira », par Pascal Bacqué

Abraham_parlant_à_Isaac

L’étude, comme le Diable dit-on, gît dans les détails. Mais le second, défaisant à partir d’un grain de sable, ou d’un fil, conduit à la ruine, la mort et la putréfaction. La première, à partir d’un détail, fait vibrer plus de lumière que les trompettes de la rhétorique, annonçant l’enflure hugolienne ou la pose philosophante, n’en ont jamais rêvé. Faisons le pari du premier pas, ou l’inverse ; mais qu’au moins, nous n’acceptions de nous arrêter que si la promenade nous a montré un monde parfait. Méphistophélès n’a aucun goût pour ce genre de perfection.

La paracha (péricope) de Vayera (« Il apparut ») voit la récurrence singulière d’un terme, déjà annoncé à la fin de la section précédente (« Lekh lekha ») ; sous des flexions et des schèmes différents, certes ; mais la racine reste la même : צ-ח-ק.
La signification la plus régulière de cette racine est le rire.
Ainsi, au début de cette paracha, au moment où les anges lui annoncent la naissance d’un fils, alors qu’elle a 90 ans et que son mari Abraham en a 100 :
– Vatitshaq Sarah be-qirba : Sarah rit « en son sein ».
– Lama tsahaqa Sarah : Pourquoi (demande D.) Sarah rit-elle ?
– Lo tsahaqti : « Je n’ai pas ri. »
– Ken, ki tsahaqt’ : « Si, tu as ri. »

Puis, plus loin, à la naissance d’Isaac :
– Vayiqra êt beno, etc. Itshaq : « Il (Abraham) appela son fils Isaac (littéralement : il rira.)
– Tshoq ‘asa li eloqim kol ha-chomea itsahaq li : « C’est un rire – Rachi : de joie – que me (Sarah) fit D. ; quiconque entendra rira – Rachi : se réjouira – pour moi. »

Aussitôt après, Sarah voit le fils de la servante, Ichmaël, metsaheq : s’amusant (schème du Piel, nuance intensive) ; Rachi y propose soit le meurtre, soit le dérèglement sexuel, soit l’idolâtrie.

Enfin, quand Loth annonce à ses gendres, entre ces deux récits, la destruction imminente de Sodome, et la nécessité de fuir, il leur apparaît ki-metsaheq : on traduit, d’ordinaire, « comme un bouffon ».

En amont, dans Lekh lekha, Abraham apprend de Dieu la naissance du fils que va lui donner Sarah ; avant de sonder, de façon bouleversante, le destin d’Ichmaël, il tombe sur la face, et rit (vayitshaq); Dieu, contrairement à Sarah, ne le lui reproche pas ; il ajoute, en revanche, seul cas dans la Torah, qu’il nommera son fils Itshaq. La nomination, chez les patriarches, survient en général d’une déclaration de type prophétique dans la bouche de la femme ; cette déclaration survient bien chez Sarah, mais le nom a déjà été décidé bien avant qu’elle commente ; sa traduction du nom de son fils ne l’origine pas, mais le poursuit.

Rire, crime, ou bouffonnerie – et nom du second, et du plus mystérieux des patriarches.
– Pourquoi le rire est-il reproché à Sarah, quand il ne l’est pas à Abraham ?
– Que signifie cette fréquence et cette variation si large de la racine, dans ce contexte ?
– Que signifie le nom d’Itshaq – quand cet homme, qui n’aura pas subi les tribulations de son père et de son fils, semblera si identique, si l’on peut dire, à son essence ?

Pour la première question, Nahmanide nous apporte une réponse fort suggestive : « elle a ri dans son sein ; le rire du cœur est moquerie, quand le rire de la bouche est joie. » Et de citer, à l’appui, le verset des Psaumes : « az yimale ‘shoq pinu », alors notre bouche s’emplira de joie ; quand, au contraire, on apprend que D. rira (se moquera) de ses créatures, toujours à partir des Psaumes.

Première tentative de définition : le rire, dont on comprend que la notion en hébreu doit s’étendre, est une dé-charge, c’est bien connu. Décharge, dira un esprit léger, de la tension excessive qui se libère dans le rire. Plus sérieusement, et plus empiriquement, dé-charge, à l’instant du rire, de ce qu’on pourrait appeler le flux des pensées, ou, sans nulle référence à Joyce, le courant de la conscience. Le rire, puissante décharge, coupe le courant des pensées, opère et traduit à la fois cette rupture – surprise, « prise de l’esprit par le dessus » de l’événement, du mot, du geste qui survient.

Sarah est surprise, mais rit en son cœur ; Abraham est surpris, mais rit entre ses lèvres. L’intuition prophétique renverse le second, que son incirconcision ne peut laisser debout en présence de l’Influx (Nahmanide) ; sa bouche s’emplit de ts’hoq, de ce rire où s’infuse de la joie. Qu’est-ce à dire ? Que son courant de conscience, rétabli, que sa charge de conscience, restaurée, découvrent une lumière qui baigne ses pensées, pourrait-on dire, et dont le rire se révèle avoir été le signe originel. Rire lumineux – rire dans la bouche, tout près de la parole, tout près de se dire, sinon qu’il n’a pas de mots – du moins pas encore.
Rire qui, donc, opère à la fois l’excession de l’intelligence et son rétablissement – son yichouv ; rire qui ébranle et rassoit l’intelligence – plus loin.

Au contraire, Sarah rit en son cœur ; rit en dedans – loin de la bouche ; rit dans l’espace des affects ; rit dans l’espace de l’imagination ; rit dans l’espace de la confusion. Oui, Sarah rit loin de son intelligence ; ce qui signifie qu’elle est plus loin d’intelliger cette nouvelle qu’Abraham ; que chez elle, l’ébranlement, affectif, matériel comme les sentiments et confus comme l’imaginaire, ne peut se conclure en intellection. Et pour cause, puisque la nouvelle, nullement une annonciation, ne lui vient pas d’un ange – dira Nahmanide. Elle ne saura pas que les trois hommes sont des anges. Elle lui vient, en définitive, de son mari. Sa dénégation n’a rien de blasphématoire : elle ne nie avoir ri que par crainte de son époux (ibid.)

Faisons un pas : pourquoi une extrapolation, décidée par Dieu, du rire d’Abraham au nom de son fils ? Pourquoi hypostasier le rire d’Abraham, jusqu’à en faire un nom-d’essence pour Itshaq ?

La réponse est aisée : il ne se passe, fondamentalement, qu’une chose dans la vie d’Itshaq ; je veux dire que la vie d’Itshaq accomplit et prolonge, dans une rémanence plus rémanente que toute rémanence, un seul événement, la ligature – la ‘aqeda.

Its’haq, où le vav renversif a été ôté (va-yits’haq > yits’haq), transmue la réaction d’Abraham en annonce, indéfinie, infinie, infiniment rémanente. Il se réjouira. Qui ? Abraham ? Dieu ? Peu importe. C’est identique, en ce point précis.

La aqeda : ultime épreuve d’Abraham ; beaucoup plus : l’invention, en puissance, de l’être juif. On le sait : Abraham, au point ultime de son intelligence, parvient à comprendre, parvient, au plus loin de tout dogme, et à rebours, précisément, de toute idolâtrie dont c’est le dogme absolu (à moins qu’on veuille conclure, plus hardiment, mais tout aussi vérace, que toute idolâtrie est dogmatique et que tout dogme est idolâtre), que Dieu ne veut pas la mort des fils de la main du père. C’est là, jusqu’à l’épisode de la aqeda, la culmination de l’intelligence abrahamique. Dieu, alors, frappe : « Prends ton fils, ton unique, que tu aimes, Itsbhaq, et élève-le en holocauste. » Dieu frappe l’intelligence d’Abraham en son plus haut point.

Sublime réaction abrahamique, dont l’intelligence prophétique est si peu bil’amique, si peu rimbaldienne, pour dire plus moderne, que nulle explosion intérieure ne survient ; nulle révolte ; nulle folie ; nul désespoir. Ni Rimbaud, ni Hölderlin ; ni Baudelaire. Ce qui lui vient du dehors, plutôt du dessus, car telle est la prophétie, dans l’esprit, au plus intime de lui-même, ne l’invite à nul soupçon ; il ne se croit ni névrosé, ni maniaco-dépressif. Il se sait en attente d’intellection de ce qui le déborde ; il sait qu’il intelligera ; et que ce qu’il intellige maintenant, pour être le contraire même de son plus haut point de vérité, sera une vérité qui ne renversera pas la vérité, mais l’élèvera.
Attente, chez Abraham, de cet bascule de son zénith vers un zénith plus haut.
Cela s’appelle la confiance.
Car là est la seule signification de la confiance, emouna, qu’on nommerait volontiers la foi s’il n’y avait pas…
La foi n’est pas autre chose que la certitude que l’ébranlement sera suivi de rétablissement, en un point plus élevé, de l’intelligence. La foi ne regarde, évidemment, que l’intelligence. La foi n’est pas une obédience à l’ébranlement comme tel, mais une attente, dans l’ébranlement, de l’intellection. La foi chrétienne vise une chute dans l’infini ; la foi abrahamique vise un rétablissement sur le fil.

Acte fondateur de l’être juif, qui est, dit le Talmud, la même chose que la aqeda : la parole des Bne-Israël qui réagissent, sous le Sinaï, à la première lecture de Moïse ; « Naase ve-nichma ». « Nous ferons (ébranlement) et nous entendrons » (yichouv, rétablissement de l’intelligence, en un point plus élevé.)
Ni ici, ni là, un acte religieux. Au contraire, là où tout religieux eût éprouvé les transports idolâtriques de sa fusion avec le gouffre de la foi, Abraham, ou le Ben Israël du Sinaï vivent, anxieux, la certitude attentive (qui ne dépend que d’eux, de leur extrême attention) de leur rétablissement. La foi est trop anxieuse pour être extatique, pour être religieuse : elle appelle un redoublement de présence intellectuelle à préparer pour l’instant où elle sera possible.

Elle survient – Itshaq. Tout autant, car c’est la même chose, l’homme Itshaq, que ce rire dans la bouche, ce rire plus-que-parole ; Its’haq est ce rétablissement. Incroyable destinée de l’homme le plus taiseux du monde ; son existence même traduit la victoire définitive sur l’idolâtrie, c’est-à-dire sur le dogmatisme, c’est-à-dire sur la suspension de l’intelligence en présence de son excession ; l’excession a tourné en ts’hoq – en joie d’une intellection nouvelle, par quoi il a rejoint le nom de son essence, et l’essence de son nom.

Dès lors, que signifie le ts’hoq d’Ichmael, le quasi-ts’hoq de Loth ; l’ultra-rire (le Piel a une nuance intensive) d’Ichmael, et le simili-rire de Loth ?

Seulement ceci : deux modalités de la chute par-delà l’ébranlement, chute causée par l’ébranlement, chute, finalement, fusionnée avec l’ébranlement :
– L’ubris, chez Ichmaël ; l’ébranlement que ne suit nul retour à la raison, mais qui ne s’équilibre que d’une fuite en avant vers la violence (on note, en passant, que cette posture n’est pas « ésavique ».)
– La caricature, chez Loth ; la posture ébranlée n’est pas l’ébranlement ; l’agitation religieuse n’est pas le dépassement de la raison, terminée par plus-de-raison.

Qu’on me pardonne, car c’est là que je veux terminer : trop souvent, Loth suffit au Juif. La posture, la gesticulation de l’ébranlement, la gesticulation de la foi suffisent – et le simili-cuir, simili-rire de l’étude, loin d’être rétablissement de l’intelligence, n’en est que la confusion prolongée.

Car c’est maintenant, je crois bien, que l’enjeu devient criant, hurlant, même : ou bien le Juif s’engage, ainsi qu’il l’a fait au Sinaï, ainsi qu’Abraham l’avait fait sur le mont Moria, à l’intelligence et à elle seule, plus loin qu’elle-même, dans la Torah ; alors, il est abrahamique, il est messianique, et c’est une seule et même chose.
Ou bien le Juif se suffit du naase, de l’ébranlement ; et si son état ne le conduit pas dans les parages d’Ichmaël, c’est seulement par un effet de la bonté de son essence, qui ne tolèrera pas que son esprit bascule dans l’Ubris – son corps, comme les ailes d’aigle du verset de l’Exode, la subira bien plutôt…

Ou bien le Juif fait de la foi l’événement de l’intelligence, et cela seul ; alors il est conforme à son être, et son être le lui rendra. Alors il sauve le monde du philosophique, de la rencontre consternée, et certaine, de la limite tragique de l’esprit.

Ou la foi « enreligieuse » le Juif.
Eh bien c’en est fait de lui.

Un mot pour Sarah – elle est morte du récit de la Aqeda.
L’intelligence ne l’a pas sauvée, parce qu’elle avait ri en son cœur.

Il vivra d’un rire ; il rira de vivre, et n’y trouvera nulle moquerie, car il rira dans sa bouche ; il rivera son vivre à son rire – et revivra, et rira à nouveau.

Il rira.

Et vivre, qui est penser, n’aura pas de fin.

Pascal Bacqué