
«שואלים זה לזה איה מקום כבודו»
Il est un problème, qui, à l’instar de la question post-maïmonidienne de l’étude licite ou illicite de la philosophie, a longtemps animé, et peut-être animera encore, les esprits – bien que dans une moindre mesure.
Il s’agit du problème lié au חידוש (à la novation) la plus connue du Ari (rav Itzhak Louria) : le tsimtsoum ; à savoir s’il faut interpréter cette rétraction dans un sens littéral ou figuré, ou, selon la terminologie hébraïque, צימצום כפשוטו או שלא כפשוטו
Dans la seconde partie du Tanya (שער היחוד והאמונה), au milieu du chapitre sept, on trouve une charge de l’auteur contre ceux qui ont mal compris l’idée de tsimtsoum chez le Ari, qui considéreraient cette rétraction, dans l’ordre de la création, littéralement, comme si le Créateur s’était retiré du monde ici-bas. Traditionnellement, on considère cette charge, parfaitement réfutée par le Baal Hatanya, comme étant dirigée contre le Gaon de Vilna (pourfendeur zélé du hassidisme et des hassidim). Il est possible que ce fût l’intention du Baal Hatanya, mais il est probable que cette considération est due à une méconnaissance des idées du Gaon, et pour cause, celles-ci étant peu claires concernant le tsimstsoum (dont l’interprétation littérale laisse entendre que le Créateur ne « réside » pas en ce bas-monde, mais veille sur la création et toutes les créatures, d’en haut).
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Par Ezra
Éclairage très intéressant sur la compréhension du concept de tsimtsoum, dont on entend souvent parler sans autre explication.
Si la variété des textes cités le permet, il serait également très éclairant de savoir ce qui, au fond , se joue derrière la question de la métaphore ou du réel du tsimtsoum. Autrement dit, dans la pensée des maîtres cités, peut-on savoir ce qu’il y a derrière la compréhension du tsimtsoum? Qu’est-ce qui peut faire qu’un rav y voit du ממש? Et quelles sont les conséquences de cette manière de voir le créé, chez ces auteurs?
Pour reprendre une expression de cette étude, qu’est-ce à dire que Dieu réside ou pas dans la matière, et quelles sont les conséquences de leur « vision du monde ».
Si le débat autour du tsimtsoum est davantage qu’une querelle de clocher ou d’école, quelles sont les deux voies qui se dessinent derrière le différend que cristallise la compréhension du tsimtsoum?